La longue et fabuleuse histoire de la colle Cléopâtre

Les marques françaises qui peuvent se prévaloir d'être devenues cultes ne sont finalement pas si nombreuses, et la colle Cléopâtre fait partie de ce cercle restreint. Fruit d'une longue et fabuleuse histoire, la notoriété trans-générationnelle de la marque quasi centenaire semble ne jamais vouloir se démentir, et le célèbre pot de colle orange à l'odeur caractéristique d'amandes répond toujours présent au rendez-vous des rentrées scolaires pour venir garnir la trousse des écoliers. 

Les grands enfants sont également fidèles à la marque Cléopâtre, qui reste une référence des petites fournitures pour les activités et les loisirs créatifs, qu'il s'agisse simplement de faire un collage de papiers, ou de travaux manuels plus exigeants, tels que le scrapbooking, le pochoir, ou de coller de quoi customiser un objet. Nous allons voir que le récit de l'histoire de cette colle emblématique permet également de répondre à cette question : qu'est-ce que la colle Cléopâtre ?

Histoire de la colle Cléopâtre

1930, la création d'un mythe des activités manuelles

Tout commence dans un appartement parisien, en 1930, dans lequel Pierre Chamson démarre la production artisanale d'une colle dont l'ingrédient principal est l'amidon de pomme de terre, disponible en masse dans la France de l'entre-deux-guerres. Il faut garder en mémoire que cette période historique est marquée par la raréfaction de certaines matières premières, et qu'il était compliqué et onéreux de se procurer de la colle, ce qui obligeait la grande majorité des gens à fabriquer eux-mêmes leur propre colle, à base d'eau et de farine. Cette contrainte originelle de devoir utiliser des produits naturels comme l'amidon de pomme de terre, fait aujourd'hui la force de la colle Cléopâtre, qui présente l'énorme avantage d'être reconnue comme non-toxique et sans solvant, dans une époque de méfiance des consommateurs envers les productions de l'industrie chimique.

L'année 1935 marque l'apparition du petit pinceau, puis de la spatule, pour faciliter l'application de la colle, du flacon en plastique pour remplacer celui en aluminium, et surtout l'ajout de l'amande amère, qui donne ce parfum caractéristique qui s'avère être devenu une véritable madeleine de Proust pour nombre de Français. La période allant de 1960 à 1999 est celle de l'industrialisation et de la modernisation progressive de la production, du bouchon orange, et de la diversification avec l'arrivée de la colle à bois, du vernis colle, du bâton et stick de colle transparente, et de la colle vinylique repositionnable. 

L'ère moderne des activités créatives

Comme un symbole, c'est en l'an 2000 que la marque change de propriétaire et opère une renaissance en s'adaptant au développement des activités manuelles et des ateliers créatifs, tout en conservant cette forte image qui la place dans les fournitures scolaires préférées du cartable type. La déclinaison des produits Cléopâtre se poursuit avec par exemple le ruban adhésif, le pistolet à colle universelle, la colle extra-forte en aérosol, et des peintures pour enfant.

C'est en 2006 que Cléopâtre inaugure une usine ultra moderne et écologique, et créée un département entièrement dédié aux outils pour loisirs créatifs.

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